Cette opération prolonge les travaux réalisés par V. Charpentier à Suwayh dans le cadre de l’ancienne mission (dir. S. Cleuziou et M. Tosi) dans le Ja’alan. Des prospections sont menées sur 750 km de rivage de l’océan Indien. Des fouilles ont été ouvertes sur le site de Khuwaymah, assorties de sondages à Ra’s Jibsh, Ra’s Saqqalah et Ras Dah dans l’île de Masirah où des vestiges d’un Bronze ancien insoupçonné ouvrent de nouvelles perspectives en relation avec l’Indus. Une approche pluridisciplinaire d’archéologie et de paléo-géographie vise à documenter les fluctuations climatiques et eustatiques qui modifièrent les équilibres entre milieux naturels et groupes humains (variations de la mousson, émergence et déclin des mangroves, aridification) et auxquelles durent s’adapter les sociétés entre 10 000 et 2000 av. J.-C. (préparation d’une monographie).

Outre la mise en place d’une chronologie, les thèmes de recherche privilégiés sont l’analyse des productions artisanales, la caractérisation de l’outillage de pêche (travail de la nacre, armature en dent de requin, etc.), les structures d’habitat en pierre et à poteaux porteurs (Suwayh, R’as Dah) et les pratiques funéraires néolithiques (nécropoles de Suwayh et de Khuwaymah). En lien avec ces recherches, un projet sur les changements économiques et sociaux et leur cadre environnemental dans la Corne de l’Afrique de la fin du Pléistocène au début de notre ère (coord. X. Gutherz, UMR 5140) a été soumis à l’ANR, mais non retenu.

Cette recherche sur l’évolution globale des rivages omanais de l’océan Indien s’associe à celle de V. Charpentier sur les sociétés prédatrices jusqu’à l’émergence des premières sociétés complexes (de la fin du Pléistocène au Bronze ancien) et sur les orientations marines de ces sociétés et leur culture matérielle : sondages et évaluation des sites côtiers entre le Ja’alan et le Dhofar (Oman) pour mettre en place la chronologie, caractériser les spécificités de l’île de Masirah par rapport aux sites continentaux et préciser les relations avec l’Indus. L’ouverture d’une fouille en 2015 sera essentielle pour établir la chronologie des sociétés prédatrices de l’Holocène de l’Arabie, inconnues jusqu’à présent.