Programme 2 : économie, commerce et échanges
Ce programme s’intéresse à la production monétaire et aux interactions économiques en Asie centrale et en Inde du Nord-Ouest durant l’Antiquité. Les monnaies trouvées à des milliers d’exemplaires dans les fouilles archéologiques et les trésors constituent un corpus essentiel afin d’étudier les sociétés hellénistique, Yuezhi et kouchane (Ve siècle avant J.-C. – Ve siècle après J.-C.).
Les pratiques monétaires de ces sociétés se caractérisent par des liens étroits (métrologiques, iconographiques, épigraphiques) témoignant d’une continuité forte et d’un rapport très politique à la monnaie comme instrument du pouvoir. De plus, l’étude de la production et de la circulation monétaire est un outil capital pour notre compréhension de ces pratiques : ces deux aspects tendent notamment à démontrer une forte circulation des personnes et des biens à travers l’Asie centrale et l’Inde du Nord-Ouest par les voies de communication que sont les vallées et les cols montagneux (Hindou Kouch, Pamir).
Tétradrachme du chef Yuezhi Héraios frappé en Bactriane (Ier siècle d. n. è.). Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France.
En ce qui concerne l’étude des monnaies elles-mêmes, celles-ci font l’objet d’études de coins, méthodologie qui se fonde sur le procédé permettant la production des monnaies, à savoir la frappe au marteau. Cette méthode permet d’associer solidement entre elles des caractéristiques monétaires (monogramme, typologie, style). Elle permet également d’estimer le nombre initial de monnaies frappées et ainsi d’aborder les problématiques de quantification.
Enfin, la répartition de ces monnaies ainsi que leur rayonnement en termes culturels et/ou religieux constituent une voie de recherche cruciale pour l’étude des échanges entre l’Asie centrale et ses voisins immédiats ou plus lointains (Chine occidentale, plateau iranien, monde méditerranéen, civilisations des steppes), à une période où le bouddhisme se diffuse largement.
Ci-contre, statère de l’empereur kouchan Kanishka Ier (IIe siècle d. n. è.). Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France.