PAGLI Marina

Mes recherches portent sur les comportements techniques des groupes humains préhistoriques, et sur leur interprétation en termes de peuplement du territoire et de relation avec l’espace.
Je m’intéresse particulièrement à l’étude des changements techniques dans le temps et dans l’espace. A un niveau géographique ces changements nous conduisent à discuter et à prendre en compte la notion d’aire techno-culturelle, de limites et de frontières et d’occupation de l’espace. A un niveau diachronique l’étude des changements nous amène à mettre en évidence des continuités ou des discontinuités dans les séquences stratigraphiques, qui peuvent être l’expression de causes multiples.
L’analyse de ces changements nous donne la mesure de la complexité des peuplements pendant la Préhistoire. C’est bien grâce à ces phénomènes de continuité et de discontinuité qu’on peut percevoir et reconstituer les dynamiques de ces peuplements, la mobilité des groupes humaines et les modalités d’interaction entre les hommes et les espaces qu’ils occupaient.

Dans le cadre de ce questionnement, j’ai pris part à plusieurs programmes de recherche :

• Dans ma thèse (2013), sous la direction d’E. Boëda, l’étude des continuités et des discontinuités lisibles dans trois séquences longues du Proche-Orient datées du Paléolithique moyen (Sites d’Umm el Tlel, et de Yabroud I en Syrie et de Ksar ‘Akil au Liban) m’a permis de mettre en relation les différentes modalités de changement dans le temps avec plusieurs types d’occupation de l’espace : une forte mobilité des groupes humains qui occupaient la zone intérieure steppique s’oppose à une occupation de territoires plus restreints dans la zone côtière, facilitant les échanges et les communications entre les groupes. Ces données corroborent les résultats obtenus par les recherches de l’équipe pluridisciplinaire du site d’Umm el Tlel (Dir. : E. Boëda et H. Al Sakhel). Industrie lithique du site d’Ana Maria (Serra da Capivara, Piauì, Brésil).

• Dans mes expériences professionnelles de consultante scientifique (Instituto Nacional de Arqueologia e Paleontologia do Semi-Árido, INAPAS, et Fundação Museu do Homem Americano, FUMDHAM), et de  et de post-doctorat (Conselho Nacional de Desenvolvimento Científico e Tecnológico, CNPq) au Brésil, je me suis intéressée à l’histoire du peuplement d’une région (Serra da Capivara, Piaui’, Brésil). A partir d’un corpus extrêmement riche de sites archéologiques, constitué par les recherches de la FUMDHAM (Dr. : Niède Guidon), datés de la transition Pléistocène/Holocène et de l’Holocène ancien et moyen, j’ai essayé, en collaboration avec A. Lourdeau, de reconstituer les identités techniques des groupes humains qui ont occupé la région, et de définir des phases chronologiques et techno-culturelles de peuplement. Ces données ont été comparées aux résultats obtenus par l’équipe du Ministère des affaires étrangères (Dir. E. Boëda), qui étudie le premier peuplement de la région.
• En 2012 j’ai fait partie des porteurs d’un projet sur le Paléolithique ancien et moyen d’Italie centrale, qui a été ensuite inscrit dans le programme quinquennal de l’Ecole française de Rome (Dir. : E. Nicoud, D. Aureli et M. Pagli). Le programme, centré sur la reprise des fouilles sur le site de Valle Giumentina, s’inscrit dans une réévaluation des cultures techniques du Paléolithique ancien et moyen en Italie, dans le cadre du peuplement du bassin méditerranéen et d’Europe de l’Ouest.
• En France, j’ai pris part au programme de recherches sur le site du Paléolithique moyen récent du Fond des Blanchards (Gron, Yonne), dirigé par V. Lhomme. Dans le cadre de mon Master II, en codirection entre l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense et l’Université de Florence, j’ai pu questionner l’attribution du site au Moustérien de type Quina, par l’application d’une méthode d’étude techno-fonctionnelle au matériel lithique.