Autour du sacré, pratiques funéraires et rituelles
Grâce aux travaux de la MAFCX (dir. C. Debaine-Francfort), la découverte au Xinjiang d’une civilisation du Bronze attestant de liens inédits avec les steppes, l’Asie centrale et du Sud (Oxus, Indus) et d’ensembles funéraires dans un état de conservation exceptionnel (momies, toisons animales, mobilier, dépôts végétaux) fournissent un cadre de réflexion à large potentiel heuristique sur des pratiques symboliques et mortuaires. Ces dernières touchent aussi bien l’architecture funéraire que des procédés d’inhumations secondaires incluant le remaniement de cadavres et la fabrication de « faux cadavres », des marques genrées, l’importance de la couleur rouge ou la question du chamanisme.
Le programme comporte également un volet (en cours de développement avec S. Lepetz, MNHN) sur les formes du sacrifice animal et les dépôts animaux dans la tombe.
Le projet Labex GANYING s’inscrit dans ce programme. Il vise à documenter les modalités de communication avec les dieux en Chine en s’intéressant à la vie et mort des objets rituels. De la fabrication à l’utilisation d’artefacts pour « entrer en résonance » avec des entités supérieures ou de l’au-delà, il s’intéresse à ce qui les rend « agissants », ainsi qu’à leur devenir après usage. Le thème est abordé à travers le prisme de l’interdisciplinarité et de re-fabrications plastiques ou visuelles via différents dispositifs de recherche-création. Il intègre une réflexion sur la muséographie de pratiques immatérielles.
Ci-dessus, objet rituel déposé par paire dans les sépultures.
Keriya, Cimetière Nord. © MAFCX. Claire Martha