Programme 1 : art
Dans la continuité des travaux d’Henri-Paul Francfort sur les « tombes gelées » de l’Altaï et de ses études consacrées aux pétroglyphes d’Asie centrale (7 tomes parus, 1994-2006), ce programme irrigue la thématique des interactions steppe-oasis sur la longue durée.
Il prend appui sur un vaste corpus d’art rupestre et mobilier et sur de nouvelles recherches (F. Brunet, A. Danielyan, L. Bruneau, M. Vernier et D. Sarmiento Castillo) sur les sites rupestres du Ladakh et du nord Pakistan, d’Ouzbékistan et du Tadjikistan où la préservation des sites s’inscrit dans un contexte d’urgence. Le réseau complexe de communications mis en évidence atteste une vaste koinè des steppes incluant des régions très méridionales. Ces arts sont envisagés comme participant de la vision du monde des sociétés sans écriture.
Ci-contre : Pétroglyphe. Ouzbékistan. © Mission archéologique française en Asie centrale.
Dans un autre contexte – à la suite de travaux effectués au Gandhara et sur divers sites emblématiques d’Afghanistan, du Tadjikistan et de Mongolie, comme Aï Khanoum, Tillya-Tépa, Takht-i Sangin et Noin-Ula –, celui de l’Antiquité et de la période des nomades Saka et Yuezhi en Bactriane, le programme inclut l’étude de manifestations artistiques et de transferts sélectifs de biens de prestige, de thèmes et de motifs chez les élites. Cette recherche permet de suivre la diffusion loin vers l’est de formes perses et hellénisées, associées à des phénomènes d’acculturation comprenant notamment l’adoption de divinités ou de modèles architecturaux (H.-P. Francfort, C. Debaine-Francfort, O. Bordeaux, S. de Pontbriand).
Ci-contre : Berel’, kourgane 11 (Kazakhstan). Pendeloque de harnachement de cheval en bois doré. Lion-griffon tenant une tête de mouflon. © Mission archéologique française en Asie centrale / CNRS.