Recherches de topographie et d’histoire du paysage à Laos (Calabre)
Responsable : Alain DUPLOUY (Paris 1)
Intervenants et partenaires : Alessia Zambon, Laurent Costa, Valentino Nizzo, Priscilla Munzi (Centre J. Bérard), Gregorio Aversa (Surintendance de Calabre), Angela Pontrandolfo (Université de Salerne).
Ce programme franco-italien est mené en collaboration avec la Surintendance de Calabre, l’Université de Salerne et le Centre Jean Bérard (Naples).
Contexte historique et archéologique
La ville grecque de Laos sur le versant tyrrhénien de la péninsule italienne est une création de la cité de Sybaris, située quant à elle sur la côte ionienne.
Située aux confins méridionaux du territoire lucanien, la cité de Laos est peu à peu intégrée à celui-ci et voit l’implantation de populations italiques, qui semblent absorber les descendants des colons grecs. Il s’en suit le développement d’une culture singulière, à la rencontre des mondes grec et indigène.
Découvert lors des travaux de construction de la route Naples-Reggio de Calabre dans les années 1930, le site a déjà fait l’objet de plusieurs missions de l’Université Paris 1 en collaboration avec la Surintendance de Calabre.
Les dégagements ont permis de mettre au jour un ensemble urbain très structuré du IVe siècle avant J.-C., qui est la marque d’un processus d’acculturation des populations lucaniennes aux modes de vie grecs. La découverte de tombes princières dans la nécropole est toutefois venue rappeler que ce modèle d’appropriation des usages et techniques grecs par les nouveaux maîtres de l’Italie du Sud s’intégrait à un substrat indigène fort.
La reprise des travaux archéologiques à Laos et la mise en valeur du site archéologique ont pour ambition de s’inscrire dans le prolongement de la création par la Surintendance de Calabre d’un parc archéologique à Marcellina, qui a vocation à devenir un pôle d’attraction touristique pour la ville voisine de Scalea. Dans cette perspective, nous souhaitons poursuivre et développer la collaboration fructueuse entre institutions françaises et italiennes qui avait permis la fouille de l’établissement lucanien de Marcellina dans les années 1970 et 1980.
Un nouveau programme de recherche
Le projet développé avec la Surintendance de Calabre vise à apporter des réponses aux questions laissées en suspend par le précédent programme de recherche, en particulier l’extension exacte de l’établissement lucanien de Marcellina et la structuration du territoire de Laos aux époques grecques et lucaniennes.
Pour atteindre ces objectifs, l’équipe souhaite mettre en œuvre les techniques les moins invasives. L’heure n’est plus à la fouille extensive de grandes surfaces, impliquant le traîtement d’une quantité importante de matériel, mais à l’utilisation de méthodes plus ciblées. Intégrant la composante environnementale, les archéologues s’attacheront également à une approche paléographique du paysage de Laos, qui devrait offrir des réponses à certaines questions historiques sur les origines de l’établissement.
Les premières campagnes de terrain, en 2009 et 2010, seront consacrées à la topographie générale du site, à une prospection géophysique et à la mise en place des études environnementales. L’élaboration d’un système d’information géographique (SIG) permettra en outre d’unifier le stockage et le traitement de toutes les données inventoriées.
Publications
- A. SCHNAPP, E. GRECO & S. LUPPINO, Laos I. Scavi a Marcellina 1973-1985, Taranto, 1989.
- E. GRECO, P.G. GUZZO et al., Laos II. La tomba a camera di Marcellina, Taranto, 1992.
- E. GRECO & D. GASPARRI, Laos, Taranto, 1995 (Città e territorio nelle colonie greche d’Occidente).