Le conte de Caylus (1692-1765) et l’invention de l’archéologie
L’exposition Caylus, mécène du roi (1692-1765). Collectionner les Antiquités au XVIIIe siècle, inaugurée en 2002, est née d’une collaboration entre l’INHA et le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale de France. Elle a été le premier volet d’une enquête plus ambitieuse portant sur le travail du comte de Caylus, qui s’est poursuivie par la mise en place d’un projet de recherche spécifique.
Celui-ci se propose d’explorer et d’analyser les documents liés aux activités antiquaires du comte, en partant de son œuvre archéologique majeure, le Recueil d’Antiquités Égyptiennes, Étrusques Grecques, Romaines et Gauloises (7 vol., 1752-1767). Cet ouvrage est une sorte de musée de papier, présentant des objets et des monuments antiques (environ 2 300 pièces) qui, pour la plupart, lui ont appartenu. En donnant une description et une analyse détaillées de ces objets, le comte de Caylus construit et expose au fil des pages sa propre vision de l’Antiquité et de histoire de l’art des anciens. Ses théories artistiques anticipent en partie le travail de Winckelmann, dont il est le précurseur reconnu.
Le programme de recherche sur Caylus a pour but d’établir une édition critique du Recueil d’Antiquités. Il s’agit d’une part d’établir un catalogue des œuvres figurant dans cet ouvrage, d’autre part de mettre en lumière le milieu social et artistique dans lequel évoluait le comte de Caylus ainsi que son réseau de contacts, ses rapports avec les collectionneurs. De cette étude devraient émerger quelques éléments utiles à la compréhension du mode de formation et d’accroissement des collections et de la relation des collectionneurs avec le marché de l’art au XVIIIe siècle. Le projet s’articule autour de deux axes : d’une part la numérisation du Recueil d’Antiquités et d’autre part son dépouillement et son exégèse.
Les informations trouvées seront ensuite indexées et mises en ligne sous forme d’un site internet accessible au public.