Campagnes 2012-2015
Trois campagnes de fouilles se sont déroulées en 2012, 2013 et 2015. Quatre chantiers ont été ouverts. L’un en ville haute (chantier A) et trois en ville basse (chantiers B, C et D).
L’objectif premier de ce chantier était d’établir une séquence stratigraphique qui puisse servir de référence pour les autres chantiers. En fait son ouverture a permis le dégagement de deux bâtiments monumentaux successifs (niveaux 2 et 3) érigés au sommet d’une terrasse. Cette dernière a été réalisée en sable soigneusement préparé ; elle est haute d’au moins 3,5 m. Un escalier long de 7 m et large de 0,90 m comptait au moins un palier et donnait accès aux bâtiments. Jusqu’à présent, seule l’extrémité nord‐est du bâtiment le plus récent (niveau 2) – érigé selon le même plan que le bâtiment antérieur – a été dégagée. Elle comprend un vaste espace, d’au moins 100 m2, interprété comme une cour. Elle était délimitée au nord et à l’est par deux murs épais de plus de 2,60 m, construits sur de solides soubassements en pierre. Le mur nord présente un mode de construction très original où alternaient assises de briques crues et masse de pisé ou de bauge d’env. 0,60 m de hauteur. Ce bâtiment a été délibérément comblé par un épais remplissage (niveau 1), mais on ignore dans quel but et à quelle date. Dans son état antérieur (niveau 3) le mur extérieur plus étroit était pourvu de redents. L’ensemble de ces édifices témoigne du très grand soin apporté à leur construction et à l’évacuation des eaux pluviales (plusieurs canalisations, dont l’une a été reconnue sur plus de 10 m de long, ont été mises au jour).
L’objectif de ce chantier est d’explorer un bâtiment monumental repéré par la prospection géophysique. Le niveau le plus récent (niv. 1) est documenté par des fondations en pierre, haute d’une à deux assises seulement. Elles se trouvaient près de la surface et ont été très endommagées. Ce niveau est fondé directement sur le niveau d’abandon du bâtiment antérieur. Le niveau 2 est principalement caractérisé par les restes visibles sur l’image magnétique. Ils se composent d’un ou de plusieurs bâtiments implantés orthogonalement. Le plus important a été reconnu sur plus de 30 m de long. Sa façade orientée vers le sud‐est était flanquée d’un trottoir. Une des entrées a été dégagée en 2015 : elle est marquée par une pierre de seuil longue de plus de 1,70 m. Les murs, épais d’env. 1,60 m, sont construits sur un soubassement de 2 à 3 assises de gros blocs (certains dépassent 0,80 m de long) et une superstructure en bauge. À certains endroits, celle‐ci était préservée sur 1,80 m de haut. Une rampe en pierre débouchait depuis le sud‐est sur le seuil. Deux ou trois bâtiments se situaient au sud et à l’est de cet édifice. Les travaux futurs montreront si ces constructions sont indépendantes ou si elles appartiennent à un même complexe. Parmi les découvertes les plus notables faites sur ce chantier figure un sceau‐cylindre mis au jour en 2012.
Le chantier C a livré des structures appartenant à deux niveaux principaux. Les vestiges du niveau le plus récent (niv. 1) consistent principalement en des fondations en pierre. Aucun sol ni aucune superstructure ayant été conservé, leur fonction reste incertaine. Trois bâtiments, associés à des sols et à des installations extérieurs, composent le niveau 2. L’un d’eux présente la particularité d’être enterré. Conservé au nord sur toute sa hauteur (près de 1,50 m), ses murs sont construits selon des techniques très élaborées : la superstructure de certains était faite en bauge, plaquée de briques cuites et surmontée d’assises de briques crue. Un très riche mobilier a été découvert : de nombreuses jarres de stockage dont l’une portait un décor raffiné de serpents et de scorpions, un scellement de jarre et huit tablettes cunéiformes très endommagées par l’incendie qui a ravagé le bâtiment.
Deux tranchées (D1 et D2) ont été implantées sur les pentes de la ville basse afin de chercher si un système de fortification avait protégé le site et d’étudier la relation stratigraphique avec la ville haute. Aucun mur d’enceinte n’y a été découvert, mais les deux tranchées ont livré les premiers vestiges d’architecture domestique découverts sur ce site en majorité occupé par des bâtiments monumentaux. Une très belle pointe de flèche en silex y a été mise au jour.
Ce chantier implanté au nord de la ville basse a permis la découverte d’un nouveau bâtiment monumental, caractérisé par un mur long d’au moins 13 m et épais de 1,35 m. Celui‐ci est bâti en terre massive (bauge ou pisé présentant des litages très réguliers) sur un soubassement de gros blocs de pierre. Seule une toute petite partie a été dégagée, mais elle montre différents aménagements, soit des cloisons internes de moindre épaisseur, soir des banquettes, destinés à organiser et subdiviser l’espace. Un sol de cailloutis était, lors de sa découverte, jonché de tessons, appartement notamment à de grosses jarres de stockage décorées au bitume.
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