Colloque: Forteresses, forts et camps dans l’aménagement des territoires. De la Méditerranée aux marges des royaumes perse, hellénistiques et de l’Empire romain

Forteresses, forts et camps dans l’aménagement des territoires.
De la Méditerranée aux marges des royaumes perse, hellénistiques et de l’Empire romain

Nanterre, MSH Mondes, 27 et 28 mai 2025

Résumé :Les recherches sur les fortifications sont en plein développement depuis 40 ans et ont donné lieu à nombre de colloques et d’études d’enceintes urbaines.  Cependant, les ouvrages fortifiés aux caractéristiques spécifiques que sont les forteresses, forts, fortins et camps, par rapport aux enceintes urbaines, sont souvent fouillés et étudiés isolément. Pourtant, ils sont, le plus souvent, le résultat d’une politique stratégique d’aménagement du territoire à la défense duquel ils participent. Il est donc important de tenter de les replacer dans le réseau défensif auquel ils appartiennent. Si un réseau peut être restitué, dans la mesure où il est l’expression de la stratégie défensive mise en place par le pouvoir qui l’a élaborée, il peut aider à en déterminer les initiateurs, mais aussi à comprendre les objectifs de cette stratégie : en effet, tous les ouvrages fortifiés s’ils sont défensifs n’ont pas une fonction strictement militaire
Depuis une vingtaine d’années, c’est l’aménagement défensif de régions entières, de territoires de cités ou de royaumes, qui est l’objet d’études archéologiques et historiques, il est donc tant de faire le point sur ces forteresses et forts dans l’aménagement défensif des territoires antiques. Quels que soient les territoires considérés, il est donc intéressant d’aborder cette thématique sur la longue durée de façon à discerner des évolutions conceptuelles et stratégiques ou des permanences dans la mise en place de ces réseaux à travers les espaces immenses qui ont été sous le contrôle du royaume perse, des souverains hellénistiques ou de l’Empire romain.

C’est pourquoi ces journées d’études se proposent de réfléchir non seulement à l’implantation des fortins en Méditerranée orientale, entre la côte levantine et l’intérieur des terres où cette réflexion a été initiée par Maurice Dunand en 1968, mais également dans différentes aires géographiques afin de questionner, dans une approche comparatiste, aussi bien les aspects régionaux que culturels des stratégies défensives et sur les permanences et ruptures.

À côté de l’aspect strictement stratégique des forteresses, le plus souvent liées à la surveillance des côtes ou des voies de circulation, on s’intéressera notamment à la présence de fortins à proximité des lieux d’extraction minière, des zones agricoles ou des réserves d’eau. En dehors de l’approche régionale, on abordera aussi  la conception de ces ouvrages fortifiés et aux techniques de construction mises en œuvre pour tenter d’y déceler des pratiques spécifiques à tel ou tel concepteur.

Fortresses, forts and camps in the development of territories from the Mediterranean to the margins of the Persian, Hellenistic and Roman Empire kingdoms

Nanterre, MSH Mondes, May 27th and 28th, 2025

Abstract: Research on fortifications has been in full development for 40 years and has given rise to a number of conferences and studies of city-walls. However, fortified works with specific characteristics such as fortresses, forts, small forts and camps, compared to urban enclosures, are often excavated and studied in isolation. However, they are, most often, the result of a strategic policy of land use planning in the defence of which they participate. It is therefore important to try to replace them in the defensive network to which they belong. If a network can be restored, to the extent that it is the expression of the defensive strategy put in place by the power that developed it, it can help to determine its initiators, but also to understand the objectives of this strategy: indeed, not all fortified works, if they are defensive, have a strictly military function. For the past twenty years, the defensive development of entire regions, territories of cities or kingdoms, has been the subject of archaeological and historical studies, so it is time to take account of these fortresses and forts in the defensive development of ancient territories. Whatever the territories considered, it is therefore interesting to approach this theme over the long term in order to discern conceptual and strategic developments or permanences in the establishment of these networks across the immense spaces that were under the control of the Persian kingdom, the Hellenistic sovereigns or the Roman Empire. This is why these study days propose to reflect not only on the establishment of forts in the Eastern Mediterranean (focus of our team), between the Levantine coast and the interior where this reflection was initiated by Maurice Dunand in 1968, but also in different geographical areas in order to question, in a comparative approach, both the regional and cultural aspects of defensive strategies and on the permanences and ruptures.

In addition to the strictly strategic aspect of fortresses, most often linked to the surveillance of coasts or traffic routes, we will be particularly interested in the presence of forts near mining sites, agricultural areas or water reserves. Apart from the regional approach, we will also address the design of these fortified works and the construction techniques implemented in an attempt to detect practices specific to this or that designer.

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