Décor architectural, mosaïques, peintures et stucs

Depuis la création de l’équipe, une partie importante de ses recherches est consacrée au décor architectural de différentes techniques et sur divers terrains. Depuis 2011, l’équipe est le partenaire français d’un programme européen Narnia (programme Marie Curie 2011-2014) consacré aux nouvelles techniques d’analyse des objets antiques dans la Méditerranée orientale, ce qui a permis de recruter deux doctorants pour trois ans, pour mener des recherches sur les matériaux et les techniques des mosaïques et des peintures.

Une collaboration internationale

L’équipe participe aux travaux de l’Association internationale pour l’Etude de la Mosaïque antique (AIEMA), ainsi qu’à la bibliographie publiée dans le Bulletin de l’AIEMA. Elle est chargée du suivi scientifique des restaurations des pavements confiés au Centre d’Etudes Alexandrines (CNRS) et des mosaïques de la Maison de Fourni à Délos, en collaboration avec l’Ecole Française d’Athènes et l’atelier de restauration du Musée de l’Arles antique. Ses membres participent à l’organisation de l’International Committee for the Conservation of Mosaics (ICCM), association internationale rattachée à l’ICROM et destinée à la conservation et à la restauration des mosaïques, qui propose un colloque international tous les trois ans et prend en charge la publication des Actes. Pour répondre aux recherches et aux collaborations, l’équipe maintient des bases de données et d’images consultables dans l’équipe, sur demande (archeosi@mae.u-paris10.fr).

Alexandrie et Egypte gréco-romaine

En Égypte, l’étude des mosaïques découvertes se poursuit, en vue de la publication d’un ouvrage de synthèse. Cette synthèse reprendra les mosaïques découvertes à Alexandrie, publiées par l’équipe en collaboration avec le Centre d’Etudes Alexandrines, le Musée gréco-romain d’Alexandrie et le Service des Antiquités de l’Egypte : sur le terrain de la nouvelle Bibliotheca Alexandrina, les pavements issus des ateliers royaux du IIe siècle av. J.-C., le premier représente un chien, le second la lutte de deux athlètes ; l’embléma à l’oiseau découvert dans des remblais sur le terrain du Patriarcat et la mosaïque impériale du triclinium à la Méduse mise au jour sur le terrain du théâtre Diana, datés du IIe siècle ap. J.-C. Techniques et décor des pavements des bains à l’époque hellénistique ont été répertoriés pour la publication des bains découverts devant le sanctuaire d’Amon à Karnak.

Grèce

En Grèce, la mosaïque du temple de Lykosoura a fait l’objet d’une nouvelle étude, en collaboration avec A. Panagiotopoulou (Institut de Recherche du Péloponnèse, Tripoli, Grèce) ; l’étude des pavements de Délos a été reprise, et plus particulièrement les mosaïques de la Maison de Fourni, en collaboration avec l’Ecole française d’Athènes. L’exposition du Louvre sur la Macédoine a été l’occasion de faire le point sur les connaissances relatives à la mosaïque dans cette région.

Partie orientale du bassin méditerranéen

Des recherches relatives à l’iconographie des mosaïques de Chypre et de Turquie ont été menées.

Technique des mosaïques et des décors de sol

Les thèmes de l’archéologie de la production des mosaïques, les transferts et l’évolution des techniques, l’organisation des ateliers sont développés. L’étude porte sur les ruptures et les continuités de l’artisanat de la mosaïque au passage de la période hellénistique à la période impériale, et les nécessaires adaptations des ateliers, sur le plan technique comme pour le décor dans le Sud de la Gaule. Dans l’ensemble des mondes grec et romain, la technique des pavements en opus signinum, sols de béton de terre cuite ou avec des éclats de pierre, souvent mal connue, a donné lieu à une thèse qui est publiée.

Iconographie

Une étude a été consacrée à l’iconographie des mosaïques de la maison grecque, en particulier la recherche de Dionysos dans l’andrôn, la salle de banquet « des hommes ». L’enquête a concerné un ensemble de pavements large (IVème – Ier siècles avant J.-C.) : si seulement un petit nombre de pavements figure le dieu lui-même, l’examen de séries iconographiques montre que sa présence est exprimée par d’autres éléments du décor figuré (griffons, sphinx, chasse et animaux sauvages, centaures, dauphins, …) et des éléments du décor végétal (fleuron, rinceau, …) ; voir aussi la page “domaine sacré”. Une nouvelle figuration de Lycurgue et Ambrosia a été reconnue sur un fragment d’embléma alexandrin. On a mis en évidence l’origine alexandrine des scènes nilotiques, la permanence de ce thème et les différences de traitement et de signification selon les époques et les contextes, en envisageant le point de vue des commanditaires et la réception de ces images.

Décor géométrique

L’étude du décor géométrique a examiné les motifs des « pointes de diamant » et des « ailes de moulin », qui permettent d’apprécier les transformations qui s’opèrent entre la période hellénistique et le début de l’époque impériale.

Vulgarisation

Parution d’un numéro des Dossiers de l’Archéologie consacré à la mosaïque antique, coordonné par Anne-Marie Guimier-Sorbets, numéro de juillet-août 2011.


Les recherches ont porté sur le rôle de la couleur dans le rendu illusionniste de l’architecture en Macédoine et à Alexandrie, dans le cadre du Colloque « Les arts de la couleur en Grèce ancienne » organisé par l’Ecole Française d’Athènes (Athènes, 2009). L’étude des peintures de la nécropole d’Anfouchi s’est poursuivie (voir aussi la page “Le domaine funéraire à Alexandrie, en Egypte et à Chypre”). Nous avons repris l’examen des peintures des deux tombes de Perséphone dans la nécropole de Kom el-Chougafa, grâce à l’utilisation de nouvelles techniques de traitements d’images mises au point par A. Pelle au CEAlex qui vont nous permettre d’en affiner l’analyse. Le rôle de l’Egypte a été mis en évidence dans la peinture paysagiste romaine. L’étude des stucs est en cours, en particulier pour la Grèce du Nord et l’Egypte gréco-romaine.

  • Fragaki E. 2008. Des Topia à l’utopie : le rôle de l’Egypte dans la peinture paysagiste romaine. Antike Kunst 51, p. 96-112, pl. 17-20.
  • Guimier-Sorbets A.-M. 2008. De la mosaïque hellénistique à la mosaïque impériale. Continuités et ruptures techniques. In : Molin M. (éd.), Archéologie et histoire des techniques du monde romain, Actes du colloque de la SFAC, Paris, INHA, novembre 2006, p. 63-74, fig. IX-XXII (pl. hors texte). Paris : De Boccard.
  • Guimier-Sorbets A.-M. 2009a. Lycurgue et Ambrosia sur un embléma alexandrin. In : Empereur J.-Y. (éd.), Alexandrina 3, Etudes Alexandrines 18, p. 175-188. Le Caire : IFAO.
  • —. 2009b. Technique et décor des sols dans les bains du monde grec classique et hellénistique. In : Boussac M.-F., Fournet T., Redon B. (éds.), Le bain collectif en Egypte, Etudes urbaines 7, p. 101-112. Le Caire : Institut français d’archéologie orientale.
  • Guimier-Sorbets A.-M. 2010. Peindre les sols : quelques emplois attestés dans le monde grec. In : Bragantini I. (éd.), Atti del X Congresso Internazionale Association Internationale pour la Peinture Murale Antique, Annali di Archeologia e Storia antica 18/1, p. 29-40, pl. III, IV. Naples : Dipartimento di studi del mondo classico e del mediterraneo antico.
  • Guimier-Sorbets A.-M. 2011a. Techniques et décors de sols en Gaule de l’époque pré-romaine au début de l’époque impériale. In : Balmelle C., Eristov H., Monier F. (éds.), Décor et architecture en Gaule entre l’Antiquité et le haut Moyen Age. Actes du Colloque international, Université de Toulouse II-Le Mirail, 9-12 octobre 2008, Aquitania Supplément 20, p. 611-624. Bordeaux : Université de Bordeaux 3.
  • —. 2011b. La production artistique en Grèce du Nord aux époques classique et hellénistique : la mosaïque. In : Descamps-Lequime S. (éd.), avec la collab. de C. Charatzopoulou, Au royaume d’Alexandre le Grand. La Macédoine antique. Catalogue d’exposition, Paris, musée du Louvre, 13 octobre 2011 – 16 janvier 2012, p. 418-419. Paris : Somogy-Musée du Louvre.
  • —. 2011c. Scènes nilotiques : expression de l’abondance et vision de l’autre (version mise à jour et augmentée de l’article paru en 2009). In : Hairy I. (éd.), Du Nil à Alexandrie, histoire d’eaux, exposition au Mans. Alexandrie : Centre d’Etudes Alexandrines, p. 648-667.
  • —. 2011d. Des pointes de diamant aux ailes de moulin, jeux de couleurs sur des triangles rectangles. In : Brandt O., Pergola P. (éds.), Marmoribus Vestita. Miscellanea in onore di Federico Guidobaldi, vol. 1, p. 693-709. Città del Vaticano : Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana.
  • Vassal V. 2006. Les pavements d’opus signinum. Technique, décor, fonction architecturale, BAR S1472. Oxford.

Travaux universitaires :
Thèse de doctorat soutenue
Kokkini F., Les mosaïques de l’époque impériale en Grèce du Nord, Thèse en co-tutelle dir. G. Kokkorou-Alevra, Université d’Athènes et A.-M. Guimier-Sorbets, Université Paris X.

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