Programme 2 : l’urbanisation en Asie du Sud
Ce programme vise à définir les processus d’urbanisation en Asie du Sud – en particulier dans la vallée du Gange et les régions de la côte est de la péninsule indienne – depuis le Ve s. avant n. è. au XIIIe s. de n. è. Il étudie les caractéristiques et mutations des villes en matière d’organisation urbaine et d’extension territoriale ; les phénomènes sociaux, politiques, économiques, religieux et technologiques impliqués dans la constitution et la transformation des villes ; la relation entre les villes et leur environnement naturel ; la hiérarchisation des établissements humains, leur type et leurs réseaux de communication.
Ancien Bengale
Grâce à la fouille du site fortifié de Mahasthangarh situé dans le nord-ouest du Bangladesh, la MAFBM (Mission Archéologique Franco-Bangladaise de Mahasthangarh), étudie l’évolution d’une ville sud-asiatique sur le temps long. Fondée aux environs du IVe s. av. n. è., la ville a été très active à ses débuts jusqu’au XIIIe s. de n. è. et recèle également des vestiges plus tardifs. La mission, qui existe depuis 1992 (dir. V. Lefèvre – université Sorbonne-Paris IV et dir. adj. C. Lefrancq), poursuit des recherches sur l’analyse de l’urbanisme aux différentes époques ; la relation entre le centre urbain et son arrière-pays ; l’impact de l’environnement – en particulier du réseau hydrographique très développé dans le delta du Gange – sur le site et ses alentours ; les contextes de production, d’utilisation et de circulation de la culture matérielle , en particulier la poterie.
Pays tamoul
En collaboration avec diverses institutions indiennes et l’École française d’Extrême-Orient, C. Lefrancq étudie la manière dont le phénomène urbain s’est transformé/développé depuis le IVe s. av n.è. jusqu’au XIIIe s. de n. è (et plus particulièrement du VIe au XIIIe s.) dans les régions du pays tamoul (État du Tamil Nadu et sud de l’Andhra Pradesh). Une méthode interdisciplinaire mêlant épigraphie, archéologie, étude de la culture matérielle, architecture, sciences paléoenvironnementales est mise en œuvre pour reconstruire l’histoire des établissements humains.
Cette recherche a été amorcée grâce au projet DHARMA (The Domestication of « Hindu » Asceticism and the Religious Making of South and Southeast Asia) financé par le conseil de recherche européen (ERC) (2019-2026). Ce projet étudie la transformation, l’institutionnalisation et l’influence de la religion connue sous le nom d’ « hindouisme » dans les régions de la côte est de la péninsule indienne et en Asie du Sud-Est. Des spécialistes de manuscrits et des inscriptions travaillent en collaboration étroite avec des archéologues pour donner corps à l’hindouisme et l’analyser dans sa matérialité en identifiant les principaux acteurs (mise en contexte des sources écrites, édition et analyse de textes, fouilles archéologiques au Bangladesh, en Inde, au Cambodge et en Indonésie).
Grand Khorasan
Les recherches dirigées par R. Rante (2 missions) complètent ce programme pour les périodes plus récentes (du Ier millénaire avant n. è. à l’époque médiévale) en s’intéressant à l’évolution du peuplement en lien avec les ressources en eau, le développement urbain et l’aménagement hiérarchisé du territoire dans l’oasis de Boukhara (delta du Zeravchan, Ouzbékistan) et le Khorasan (nord-est de l’Iran).