Vient de paraître : “L’âge du Bronze en France (2500 à 800 avant notre ère). Synthèses thématiques”
Depuis plus de vingt ans, en France, l’archéologie préventive a révélé la richesse des cultures de l’âge du Bronze. Trois grandes sphères culturelles — atlantique, centre-orientale et méditerranéenne — ont été identifiées, chacune influencée par des échanges de biens et de savoirs. Les chercheurs analysent ces sociétés selon des critères communs : environnement, habitat, pratiques funéraires, dépôts rituels, etc. Ces interactions ont favorisé à la fois une homogénéisation des pratiques et l’émergence de traditions locales. La France de l’âge du Bronze s’inscrit ainsi dans un vaste réseau européen d’échanges culturels et matériels.
Postdoctorante, Céline Tomczyk a participé au volume 29, « L’âge du Bronze en France (2500 à 800 avant notre ère), Synthèses thématiques », chapitre 3 « Les productions artisanales », plus particulièrement les ressources minières et circulation des matières premières.
Le chapitre explore l’évolution de la métallurgie du cuivre et du bronze en France, depuis le Néolithique jusqu’à l’âge du Bronze. Il décrit les types de gisements (cuivre, étain, plomb), leur répartition géologique, et les techniques d’extraction et de réduction utilisées. L’âge du Bronze marque une intensification de la production, avec des innovations comme le grillage et la « fusion scorifiante ». Le cuivre circulait sous forme de minerai, de lingots ou d’objets, parfois importés de régions lointaines comme l’Irlande ou Chypre. L’étain, rare en France, était souvent importé, et son ajout au cuivre marque la spécificité du bronze. Des ateliers de métallurgie ont été identifiés loin des zones minières, suggérant des réseaux d’échange complexes. Les analyses isotopiques et géochimiques permettent de retracer partiellement l’origine des métaux. Il est souligné l’importance des découvertes récentes et des nouvelles méthodes d’analyse. Le chapitre appelle à poursuivre les recherches sur les mines anciennes, souvent redécouvertes dans des galeries modernes. Enfin, il insiste sur le caractère encore fragmentaire de nos connaissances sur la métallurgie de l’âge du Bronze.