Campagne 2017

En 2017, deux campagnes ont été organisées. La première, une mission d’étude, s’est déroulée du 13 au 27 mai à la Direction générale des Antiquités de Souleymaniyeh. La seconde a eu lieu sur le terrain du 15 septembre au 14 octobre. Elle a dû être écourtée du fait de la situation régionale.

La mission d’étude (Aline Tenu & Philippe Clancier)
Elle a été consacrée à l’étude des 38 tablettes et fragments de tablettes cunéiformes découvertes en 2016 sur le chantier C. Il s’agit de textes administratifs appartenant au « bureau de la farine ». Les tablettes sont, comme toujours, très mal conservées : huit portaient encore de la surface d’écriture et sept des traces de surface, sans qu’aucun signe ne soit lisible. Les textes sont très comparables à ceux déjà connus, mais un nouveau format est apparu (M. 255). Trois nouveaux toponymes, dont deux incomplets sont également mentionnés dans les textes.

La campagne de fouilles
Les trois chantiers ouverts en 2015 et 2016 (B, C et E) ont continué d’être fouillé en extension. Les niveaux qui y ont été découverts datent des derniers siècles de la fin du IIIe millénaire av. J.-C.

Plan topographique de Kunara avec l’implantation des chantiers ouverts 2012 et les principaux vestiges architecturaux découverts (2017)

La fouille du chantier E a été étendue au sud de la petite maison de 26 m2 dégagée en 2016 et à l’est du bâtiment monumental repéré en 2015. On y a découvert un espace reconnu sur plus de plus de 40m2 (mais ses limites sud et est ne dont pas encore connues) dépourvu de tout aménagement et vide de tout matériel. La maison n’était donc pas insérée dans le tissu urbain. L’angle sud-est du bâtiment a été découvert cette année. La façade est de l’édifice atteignait donc environ 20 m de long. Pour l’instant, nous ne savons rien de sa fonction et sa fouille est programmée pour 2018.

Chantier E – Espace 652 dépourvu d’installations et d’aménagements

La façade orientale du bâtiment monumental du chantier B, exploré depuis 2012, a été reconnue sur toute sa longueur qui atteint 40 m. Seules les pièces sur la bordure extérieure du bâtiment ont été repérées. Elles définissent deux secteurs distincts. Au sud-est, les circulations sont très contrôlées et les seuils des portes bien marqués contrairement au quartier nord-est où les espaces, moins cloisonnés, étaient largement ouverts. On y a découvert des moules pour la fabrication de lames en métal et un riche matériel lithique, en silex et en obsidienne, étudié par Florine Marchand.

Deux grands secteurs ont été fouillés sur le chantier C : les bâtiments au nord et le cellier semi-enterré au sud. Une pièce de ce dernier a, en particulier, livré près de 70 tablettes cunéiformes et fragments du « bureau de la farine ». Leur étude est programmée pour le printemps 2018. Au nord, le plan des deux bâtiments a pu être complété. Une pièce, identifiée en 2015, a ainsi été entièrement reconnue : elle couvre 90 m2 et des installations laissent penser qu’il s’agissait d’un espace à l’air libre. Un très abondant matériel céramique, étudié par Cécile Verdellet, provient de ce chantier.

Chantier C – Vue de la cave semi-enterrée depuis le sud-est

21 pièces en silex et 4 pièces en obsidienne ont été collectées durant la campagne de fouille 2017, toutes proviennent du chantier B. Les outils notables sont un segment géométrique trapézoïdale, deux lamelles encochées, un perçoir, un fragment de lamelle denticulée lustré. L’outillage lithique a été retrouvé à proximité d’objets liés à la métallurgie : moules, outils (?) en alliage cuivreux,  macro-outillage en pierre poli.


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