Adam à l’âge du Fer
Un bâtiment énigmatique de l’âge du Fer à l’est du Jabal Mudhmar
Découvert lors des prospections de l’hiver 2009, le site de l’âge du Fer II (1000-600 av. J.-C.) comportant quatre constructions principales a livré un mobilier exceptionnel dès le début des fouilles en 2015. Localisé au pied de l’extrémité orientale du Jabal Mudhmar, il comporte entre autres un bâtiment rectangulaire unique dans la région.
Une première campagne de fouille a rendu possible la délimitation du plan du bâtiment, son mode de construction, son organisation interne autour d’une salle à piliers ainsi que l’identification d’au moins deux occupations : l’une d’origine, datée de l’âge du Fer II (1000-600 av. J.-C.), et une réutilisation plus anecdotique, dont il ne reste presque aucun vestige (période Samad (300 av. J.-C.-300 ap. J.-C.).
D’après sa forme, et sa localisation géographique isolée mais stratégique, le bâtiment n’a pas une fonction domestique. La salle principale évoque des lieux de réunion, connues à l’âge du Fer au nord de la péninsule omanaise. D’après le caractère très inhabituel des éléments découverts in situ, il pourrait aussi s’agir d’un temple. En effet, des dizaines d’objets en cuivre, principalement des armes non utilitaires, y ont été découverts.
Dans la petite salle bordant le couloir côté sud, trois « dépôts » successifs ont été découverts. Parmi ceux-ci, deux sont sans équivalent en Arabie et dans l’Orient ancien : le premier comporte cinq panoplies complètes non utilitaires de guerriers, incluant chacune 1 Arc, 1 poignard, 1 hache non finie et 12 pointes de flèches. Le second est formé de deux carquois intégralement en cuivre posés, ou tombés, sur le sol. Les six flèches présentes dans chacun des carquois sont aussi intégralement en cuivre, y compris l’empennage. Ces éléments, exceptionnels, indiquent non pas une fonction utilitaire mais votive ou d’apparat. Cet ensemble, unique à notre connaissance, offre un aperçu inattendu sur l’armement de l’âge du Fer. Etant donné le caractère non utilitaire de la plupart des armes (absence de finition, dimensions parfois réduites), il peut s’agir d’offrandes à une divinité guerrière, ou de cadeaux liés à des rituels dont nous ignorons tout. Un campagne d’analyses du cuivre est en cours, ainsi que l’exploration des autres constructions.
Cette découverte a bénéficié d’une importante couverture médiatique internationale.