Journée “En marge de l’espace funéraire collectif”
Projet collectif de l’UMR ArScAn
Construire l’espace
Analyse chrono-spatiale des logiques territoriales et locales
8 novembre 2019
Université Paris Nanterre
Bâtiment Max Weber
salle 2, rdc
Projet collectif de l’UMR ArScAn
Construire l’espace
Programme : Lieux et espaces funéraires (coordination : Brigitte Boissavit-Camus et Katerina Chryssanthaki-Nagle, Olivier de Cazanove)
Le choix des emplacements dévolus aux morts répond autant à des logiques culturelles que pratiques. Or, rarement la réflexion ne fait la part entre les deux motivations qui régissent leur implantation. La recherche récente montre que la fonction funéraire est loin d’être, dans le passé, toujours aussi dissociée des lieux cultuels et résidentiels qu’on ne l’a pensé. Ceci questionne ce que recouvre concrètement et implicitement les notions de séparation et de distance et, au-delà, les seuils critiques induits (distance physique ou immatérielle ? distance verticale ou horizontale ? distance entre un lieu et les usages d’un lieu ? etc.).
En confrontant différentes aires chronologiques et culturelles, nous proposons d’aborder l’analyse spatiale des espaces funéraires, par une réflexion sur les dynamiques et les logiques détectables au niveau du lieu (émergence, maintien, transformation, disparition…). En examinant les critères susceptibles d’éclairer des choix ou des configurations en matière de localisation (milieu, ressource, fréquentation, accessibilité, productivité, aménité, répulsion, tensions foncière, symbolique, économique, habitus …), il s’agit de saisir les interactions des éléments funéraires avec leur environnement culturel ou naturel, et de comprendre les relations qui unissent un lieu à l’aire ou au réseau dans lequel il prend place.
L’analyse peut être envisagée sur des durées courtes comme longues, les éléments du territoire ayant pu perdurer en l’état, avoir changé de contenus et de formes, avoir été négligés et abandonnés dans le temps. Les questions de leur création, de leur transformation et de leur disparition sont donc au coeur des discussions, éclairent les notions d’usage, d’adaptation ou de résilience, mais aussi d’héritage, car les objets spatiaux sont souvent réintégrés à d’autres logiques après leur abandon. En tentant de saisir la part des lieux dans les dynamiques d’appropriation des territoires, la réflexion fait aussi écho aux préoccupations contemporaines.