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FEDER FERMAPYR

Programme FEDER FERMAPYR L’industrie du fer dans le massif des Pyrénées (du Canigou au Couserans/Antiquité-milieu XVIIe s.) du POI FEDER Pyrénées 2014-2020 – L’Europe en Midi-Pyrénées.  Nov. 2019 – oct. 2022


https://fnp.huma-num.fr/adws/app/095584d2-53fe-11eb-91f3-dfc85aa511ba/

Programme porté par le CNRS (Gaspard Pagès dir.) en partenariat avec l’université de Paris 8 (Catherine Verna dir.).

Contexte, présentation générale de l’opération

La moitié orientale des Pyrénées a été intensivement investie par l’industrie métallurgique depuis l’Antiquité, tout au long du Moyen Âge et à la période moderne. Elle le doit à ses richesses naturelles (importants gisements de minerai de fer manganésifère, ressources forestières et force hydraulique) nécessaires à l’exécution des procédés métallurgiques. Elle participe, en outre, des réseaux d’échanges majeurs entre le bassin méditerranéen, la péninsule hispanique et la Gaule, le long de l’axe reliant l’Atlantique et l’Aquitaine à la Méditerranée. Socle et symbole de cette activité dominante, c’est au cœur du massif du Canigou, à l’extrémité orientale de la chaîne, que les dernières mines de fer ont fonctionné sur le territoire français : les mines de Batère, définitivement fermées en 1999.

Si cette histoire de la métallurgie du fer sur la longue durée est étudiée en Ariège et dans le Couserans depuis près de vingt ans au travers des sources archéologiques et textuelles, le massif du Canigou a, quant à lui, été délaissé malgré un fort attachement identitaire à cette industrie qui s’est inscrite durablement dans l’anthroponymie et dont l’activité marque encore le paysage, en particulier autour des forges à la Catalane. Il découle de cette appropriation locale du patrimoine métallurgique la volonté de mettre en place une activité touristique autour de cet objet. Force est de constater que celle-ci peine encore à se développer du fait du manque de travaux de synthèse historique et archéologique sur lesquels s’appuyer.

Au regard de l’importance des vestiges, de leur valeur patrimoniale et du potentiel touristique dérivé de l’histoire de l’industrie du fer, il paraît aujourd’hui nécessaire de réaliser un inventaire détaillé des vestiges industriels et des témoignages documentaires qui leur sont associés dans la moitié orientale des Pyrénées de manière à répondre à l’action 2.1 de l’axe prioritaire 2 du FEDER POI Pyrénées « Construire, partager et diffuser un inventaire des patrimoines pyrénéens ». Le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et son partenaire, l’Universités Paris 8, et le service de l’Inventaire général de la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, sont des acteurs et des institutions de recherche, d’enseignement et de valorisation reconnus nationalement et internationalement, en particulier dans ce domaine de recherche, et sont à même de porter ce projet et de lui donner l’assise scientifique et le prestige international attendus par la Région et l’Europe.

Objectifs recherchés

Description du projet (objectifs, phasage général, lien avec le dispositif pour lequel l’aide est demandée, etc.)

La réalisation d’un inventaire détaillé des vestiges industriels métallurgiques et des témoignages documentaires qui leur sont associés concerne la partie orientale des Pyrénées, du département de l’Ariège à celui des Pyrénées-Orientales et se rapporte au temps long : Antiquité, Moyen Âge et Temps modernes (jusqu’au milieu du XVIIe siècle).

Il répond à plusieurs objectifs :

– pérenniser la conservation d’une documentation matérielle qui se détériore ;

– constituer une base de données harmonisée et diachronique sur le patrimoine industriel qui appréhende l’ensemble de la chaîne opératoire du fer : extraction, traitement du minerai, réduction, transformation des produits semi-finis, exportation, mise en œuvre du fer dans la construction ;

– étudier les circulations des produits et des hommes en relation avec cette activité, à l’échelle du massif, mais aussi à celle du bassin méditerranéen et de l’Europe occidentale ;

– caractériser les innovations et les particularités techniques développées dans le massif pyrénéen ; définir la chronologie et la géographie des différents ateliers ;

– étudier les liens entre l’industrie du fer, l’agropastoralisme et l’exploitation du bois en relation avec les structures de peuplement ;

Pour ce faire, les actions sont conduites selon des techniques disciplinaires exigeantes, condition nécessaire au traitement interdisciplinaire des données : travaux de terrain (prospections, sondages, relevés de terrain suivant les préconisations du SRA et de la CIRA du Ministère de la Culture et de la Communication) ; dépouillements des fonds d’archives et extraction d’une documentation inédite ; travaux de laboratoire (études typologiques et archéométriques des mobiliers découverts : céramiques, scories, barres de fer, charbon, minerai, datation C14…) ; travaux d’enregistrement des données dans des bases informatisées, interconnectées et partagées (base MySQL avec interface web ; export en CSV, XML ou JSON) ; enfin, travaux de restitution et de diffusion des résultats (intégration des données au sein des bases de l’Inventaire général de la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (Gertrude production et Gertrude diffusion) et du Service Régional de l’Archéologie (Patriarche), publications, colloques, conférences,).

Ces actions interdisciplinaires et diachroniques respecteront les prescriptions énoncées dans le CCST « Étude du fer dans les Pyrénées-Orientales », rédigé par l’Inventaire général de la Région Languedoc-Roussillon, et dans le CCST « Pour un inventaire du patrimoine culturel du Massif des Pyrénées » rédigé par les Régions Aquitaines, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. En particulier, les bases de données respecteront la méthodologie et les champs obligatoires de l’Inventaire général. Ainsi, ces bases de données seront libres de droits bien que certaines informations ne devront pas être communiquées au grand public (ex. : localisation précise des sites).

Résultats escomptés et livrables

Les résultats livrables à partir de l’inventaire détaillé des vestiges industriels métallurgiques et des témoignages documentaires qui leur sont associés sont de trois ordres :

– fournir au service de l’Inventaire général de la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, ainsi qu’au Service régional de l’archéologie un ensemble de données harmonisées, diachroniques et inédites sur le patrimoine industriel à partir de l’exportation d’informations rassemblées dans les bases de données scientifiques élaborées au cours du projet ;

– établir un catalogue raisonné des sites en préambule à la publication d’un ouvrage de synthèse sous le patronage des services de l’Inventaire.

– diffuser les résultats des études tant auprès du grand public que dans la communauté scientifique sous la forme de publications (notamment dans la collection « Cahiers du Patrimoine »), colloques, conférences (en autres, participation au cycle de conférences des Archives départementales des Pyrénées-Orientales), articles, séminaires, rencontres et manifestations culturelles, tant locales qu’internationales. A l’échelle locale, présentation aux associations et à leurs membres (La route du fer, Memória de Sant Andreu…) du projet et mise en place de collaborations ; participation sur sites aux Journées annuelles du patrimoine et aux Journées annuelles de l’archéologie.

– soutenir la mise en place de circuits touristiques (aide à la rédaction de guides touristiques) ou de manifestations culturelles consacrées ou valorisant l’industrie métallurgique ancienne sur la base de résultats scientifiques en relation avec le maillage institutionnel (Syndicat Mixte Canigó Grand Site, Communauté de communes de Conflent Canigou, Le Pays d’Art et d’Histoire Transfrontalier Les Vallées Catalanes du Tech et du Ter…) et associatif (La route du fer, Memória de Sant Andreu, Eveil Rando, Ride in Pyrénées…).

Description du déroulement de l’opération

– Travaux archéologiques de terrain et traitements des données : Prospections archéologiques et sondages archéologiques dans l’ensemble du massif pour constituer avec les études archivistiques un inventaire harmonisé, diachronique et inédit sur le patrimoine industriel dans le cadre d’opérations autorisées par le Service régional de l’archéologie de la Direction régionale des affaires culturelles.

– Études archivistiques et historiques : Dépouillements des fonds d’archives pour constituer avec les travaux archéologiques un inventaire harmonisé, diachronique et inédit sur le patrimoine industriel.

– Analyse en laboratoire : Sur le fondement des travaux archéologiques de terrain, analyses métallographiques et analyses chimiques des déchets métallurgiques pour respectivement définir les techniques employées et déterminer les signatures chimiques des industries du Canigou afin de cerner leur aire de diffusion.

– Réalisation, suivi et exportation des bases de données : Analyse des structures de données et définition de chacune des bases. Réalisation de l’interface utilisateur de saisie. Définition des traitements d’exploitation. Exportation d’une partie des données saisies et exploitées vers les bases de l’Inventaire général de la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (Gertrude production et Gertrude diffusion) et du Service Régional de l’Archéologie (Patriarche).

– Valorisation grand public et scientifique (cf. supra) : Valorisation grand public : partage du projet avec les associations locales ; présentation du projet et des résultats dans des conférences et des manifestations culturelles, soutien à la mise en place de circuits touristiques.

– Valorisation scientifique : colloque, séminaire, publications individuelles et collectives. Préparation à la publication scientifique des résultats dans la collection « Cahiers du Patrimoine ».

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