L’archéogéographie : la dynamique de l’espace dans la durée.
- L’archéogéographie traite de la dynamique de l’espace dans la durée. Elle analyse les organisations spatiales des sociétés du passé, particulièrement leur articulation en trames, territoires et réseaux. Au-delà de la reconstitution de l’espace de ces sociétés, elle tente de préciser les phénomènes de transmission. Contrairement à l’analyse régressive, elle ne se fonde pas sur l’idée d’une dégradation des formes dans le temps mais sur l’idée d’une dynamique, ce qui l’amène à rechercher des processus de transformation plus que des états. Elle a donc développé ses propres concepts et indicateurs pour mettre en évidence ces processus complexes d’interaction entre les sociétés et leur(s) espace(s).
- En mettant l’accent sur tous les types d’organisations spatiales transmises, et pas seulement les planifications, elle a permis de souligner ces dernières années l’importance des formes dont héritent les sociétés dans leurs organisations. De nouveaux objets ont ainsi pu être découverts (parcellaires de formation initiés à la Protohistoire, parcellaires de fondation médiévaux, voies non arpentées, etc.).
Les thèmes de recherche portent sur :
- l’évolution des paysages dans la longue durée (reconstitution des paléopaysages en Haute-Normandie – P. Fajon ; dans l’Est de la France – G. Chouquer ; en Vendée et au Portugal – M. Watteaux ; en Espagne – S. Robert…)
- la résilience des réseaux routiers dans la longue durée (PCR Dynarif – S. Robert)
- les pratiques spatiales des élites dans l’Ouest et l’Ile-de-France/région Centre (thèses E. Cavanna, M. P. Buscail et S. Hurard en cours)
- l’analyse de l’urbain à travers les marqueurs sédimentaires (thèse Q. Borderie) et la morphologie (participation au programme ANR Alpage sur Paris – S. Robert). D’un point de vue épistémologique, l’archéogéographie propose également une analyse critique des objets géohistoriques classiquement utilisés (bocage, openfield, domaine etc.) et une refonte du rapport entre le passé et le présent permettant une association plus fine entre sciences du présent (géographie, sociologie) et sciences du passé (archéologie et histoire). Cf. aussi thème 4 : Epistémologie