Lieux de métier et de savoirs-experts en Égypte ancienne

– Chloé Ragazzoli (Ehess), Adeline Bats (ArScAn, HASAÉ), Nathalie Favry (Sorbonne Université) et Félix Relats Montserrat (Sorbonne Université)

Programme Ifao ECRITURES 2 , en partenariat avec l’EHESS (ANHIMA) et le CNRS (ARSCAN et Orient & Méditerranée)

Les savoir-faire et savoirs experts jouent un rôle essentiel dans la définition des identités sociales, individuelles et collectives, ainsi que dans l’organisation et la désignation des espaces artisanaux, de production et de transformation de la matière. Après une première rencontre consacrée à la notion de « métier » – explorant les catégories égyptiennes désignant les savoir-faire, les professions et les formes d’organisation sociale qu’ils impliquent – cette deuxième journée propose de déplacer l’attention vers les lieux d’exercice des savoirs-experts et des métiers : leurs caractéristiques archéologiques, leurs désignations lexicales ou institutionnelles, les chaînes opératoires qu’on peut en déduire, ainsi que les dynamiques sociales qui s’y manifestent.

Le point de départ de cette réflexion est la difficulté à cerner précisément la notion d’« atelier », qui recouvre des réalités diverses, souvent imbriquées et parfois implicitement confondues :
1) Une réalité archéologique, attestée par un ensemble de faits matériels ;
2) Une catégorie épistémologique, définie par l’enchaînement de gestes techniques dans une chaîne opératoire ;
3) Une construction sociale, impliquant la répartition des tâches entre plusieurs individus.

À partir du lieu – entendu comme espace « habité » au sens géographique – il s’agira d’explorer les dimensions lexicales, archéologiques, conceptuelles et sociales des espaces dans lesquels se déploient les savoirs-experts, l’artisanat et les pratiques de métier.

Parmi les questions que nous aborderons collectivement, les participant·es sont invité·es à suivre, tout ou partie, la feuille de route suivante :

  • Quels sont les lieux de métier et de savoirs-experts en Égypte ? À quelles sphères sociales appartiennent-ils (domestique, institutionnelle, urbaine, communautaire, etc.) ?
  • Les lieux de métier sont-ils toujours des ateliers ? Quels faits archéologiques permettent d’identifier un atelier ?
  • Quelle articulation entre la chaîne opératoire (outil épistémologique d’histoire des techniques) et l’atelier (en tant qu’espace social et matériel) ?
  • D’un point de vue social et institutionnel, qu’est-ce qui caractérise un lieu de métier en Égypte ancienne ? La participation de plusieurs acteurs à la production d’un artefact suffit-elle à définir un atelier ?
  • Quelle est la structuration externe de ces lieux et de leurs agents ? Quelle est la place des rattachements administratifs, des commanditaires, des marges d’autonomie ou formes d’agentivité ?
  • Comment articuler les données archéologiques, les assemblages matériels et les désignations lexicales des lieux de métier ?

Organisateurs et contacts :
adeline.bats@cnrs.fr
nathalie.favry@sorbonne-universite.fr
chloe.ragazzoli@ehess.fr
felix.relats_montserrat@sorbonne-universite.fr

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