Soutenance de thèse d’Élie Dabrowski “Voir ou saisir l’outil: réflexions sur une lithotechnique. Une approche techno-structurelle des outils sur les bordures du Paléolithique inférieur en Europe occidentale”, 17/12/2025

Élie Dąbrowski vous invite à sa soutenance de thèse le mercredi 17 décembre 2025 à 14h, à l’Université de Paris Nanterre (salle B16, rdv bât. Pierre Grappin, 21 allée de l’Université, 92000 Nanterre).

Intitulée “Voir ou saisir l’outil : réflexions sur une lithotechnique. Une approche techno-strucurelle des outils sur les bordures du Paléolithique inférieur en Europe occidentale.”,  la thèse d’É. Dabrowski a été dirigée par Éric Boëda et encadrée par David Hérisson. 

La soutenance de thèse est publique et sera suivie d’un buffet froid auquel vous êtes toutes et tous convié.es. Afin d’organiser au mieux, merci de nous prévenir par mail (elie.dabrowsk@gmx.com), si vous le pouvez, de votre présence à celui-ci.  Pour celles et ceux ne pouvant pas assister sur place à la soutenance, un lien visio sera disponible en vous inscrivant via  le lien suivant : inscription visio.

Résumé : 

 L’Acheuléen est un phénomène techno-culturel à l’extension spatiale et temporelle exceptionnelle. Réparti sur plusieurs continents pour une durée dépassant le million d’années, celui-ci se traduit par une mosaïque de comportements techniques dans une diversité de contextes climatiques et environnementaux. Ces comportements techniques, à la différence des comportements culturels sensu stricto, semblent se structurer dans la très longue durée. Cette durée, qui rend très difficile l’accès aux caractère social et culturel des occupations, peut aussi constituer un instrument pour le préhistorien afin de rendre compte du caractère évolutif dont témoignent les industries lithiques. La technique au sens large est un phénomène aux contours encore aujourd’hui mal définis. Ce travail propose ainsi, dans un héritage leroi-gourhanien, d’opérer un dialogue ouvert entre les disciplines de la philosophie des techniques et de la préhistoire.
Notre travail s’inscrit dans un cadre géographique restreint, celui de la France, mais dans une extension temporelle large. Cette temporalité est constituée par deux industries aux bordures chronologiques de l’Acheuléen européen, celle de l’US4 du Bois-de-Riquet (Early Acheulean, 0,72 Ma) dans la partie méridionale et celle du niveau HUD d’Étricourt-Manancourt (Acheuléen final, 280 ka) dans la partie Nord de la France. L’industrie de l’US4 du Bois-de-Riquet présente une industrie lourde sur basalte (macro-outillage) dans laquelle le schème d’affordance joue un rôle central à la fois au niveau de la structure des outils et dans leur fonctionnement. Le schème de débitage y supplémente l’affordance sur le plan productionnel, tandis que le façonnage possède une valeur de correction volumétrique et de simple fonctionnalisation. À l’inverse, l’industrie du niveau HUD d’Étricourt-Manancourt a montré un débitage orienté-outils ainsi qu’une logique de structuration vers une plus grande prédétermination à partir d’un algorithme simple. Pour sa part, le façonnage est employé pour structurer les volumes et dirige l’emploi de l’affordance à une stricte problématique de maintien des outils à structures bifaciales.
Ces deux industries nous ont permis de mettre en évidence une différence dans l’articulation entre le débitage, le façonnage et l’affordance sur un même fond commun dans le temps long, indiquant la présence d’un phénomène de structuration des schèmes opératoires entre eux dirigé par une logique d’ordre ergonomique. Nous proposons enfin que la technique comme gammes de règles d’objectivation, que matérialisent les objets, puisse être structurante pour la perception dans le long cours.

Auteurs du billet : É. Dabrowski et L. Montaigne

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